Hyperlipémie, risque cardiovasculaire et frilosité pédiatrique

Nos décisions thérapeutiques doivent elles toutes être fondées sur des preuves directes ? Existe-t-il une place pour le bon sens et l’interprétation intelligente de la littérature ? La question est posée par un article récent sur l’hyperlipémie et le risque cardiovasculaire des jeunes diabétiques de type 1. Comme ce risque reste une cause majeure de mortalité à long terme, des auteurs néerlandais enfoncent le clou en proposant un traitement préventif précoce du LDL cholestérol élevé par des statines. En se fondant sur la prévention mise en œuvre dans l’hypercholestérolémie familiale, ils passent en revue la physiopathologie et l’épidémiologie comparative des risques pour aboutir à une proposition de bon sens : un emploi élargi des statines dès le jeune âge. Traiter en cas de LDL cholestérol élevé, ou même abaisser autant que possible le LDL cholestérol, voici le choix qu’ils proposent. Nous partageons leur position [1]. Mais les pédiatres sont majoritairement frileux sur le plan thérapeutique et n’adopteront pas facilement cette proposition. Et personne ne conduira de sitôt des essais thérapeutiques pour démontrer le bien-fondé des statines pédiatriques sur la mortalité cardiovasculaire du diabète de type 1 après 50 ans.

Lisez l’article, réfléchissez bien et choisissez votre camp !

• Bougnères P. Diabète de l’enfant et de l’adolescent. ‎ Médecine Diffusion. 2019.

Prévenir dès l’enfance la morbidité cardiovasculaire du DT1

Le DT1 continue d’exposer à un risque de décès 2-8 fois supérieur à celui de la population générale. La mortalité augmente fortement à partir de 30 ans par rapport aux témoins sans diabète [1]…